Ronen Bar sous le feu des critiques : le bureau du Premier ministre met en cause ses manquements
Le Bureau du Premier ministre accuse Ronen Bar d’avoir gravement failli en n’alertant pas les plus hautes autorités avant l’attaque du 7 octobre et dénonce ses déclarations contradictoires


Le Bureau du Premier ministre a publié un communiqué à l’encontre de Ronen Bar, chef du Shin Bet, l’accusant de graves défaillances dans la gestion du renseignement avant l’attaque du 7 octobre et dans la protection du cabinet politique du Premier ministre.
D’emblée, le texte affirme que Bar prétend avoir alerté « l’ensemble des instances » dans la nuit du 6 au 7 octobre, alors même qu’il n’aurait pas informé ni le Premier ministre, ni le ministre de la Défense. Or, son propre garde du corps militaire n’aurait été prévenu qu’à 6 h 13, quelques minutes à peine avant l’assaut, alors que Bar disposait d’informations critiques depuis plus de trois heures. Pour le Bureau, ce constat constitue « une preuve irréfutable » de l’échec retentissant du Shin Bet, responsable de plus de 1 200 victimes civiles israéliennes. Le communiqué rappelle également qu’à peine deux jours avant le massacre, Bar évoquait publiquement la possibilité d’un accord « calme contre allègement » avec le Hamas, qualifié ici de « parole qui a trahi la confiance ». Le Bureau du Premier ministre estime que ces déclarations ont faussé l’appréciation du risque, et qualifie Bar d’« architecte du plus grand fiasco sécuritaire d’Israël ». Autre point : la coïncidence révélée dans l’aveu de Bar selon laquelle dès novembre 2024, des discussions autour de son éviction étaient déjà lancées. Le communiqué y voit un démenti formel à la version officielle du Conseil juridique du gouvernement, qui affirmait que la procédure de destitution n’a débuté qu’en février, dans le cadre de l’enquête dite « Qatargate ». En outre, le Bureau conteste la version de Bar selon laquelle le Premier ministre aurait cherché à reporter sa mise en accusation : « Jamais Benjamin Netanyahou n’a demandé de sursis », affirme-t-on, insistant sur la détermination du chef du gouvernement à aller jusqu’au bout de la procédure judiciaire. Enfin, l’Office reproche au Shin Bet d’avoir failli à encadrer les manifestations hostiles contre le gouvernement, dénonçant l’absence d’actions cohérentes pour empêcher les appels au meurtre et les jets de grenades lacrymogènes contre la résidence de Netanyahou à Césarée. Ce réquisitoire s’inscrit dans la querelle croissante entre l’exécutif et la Cour suprême d’Israël, laquelle a permis à Bar de conserver son poste par voie judiciaire. Le gouvernement, pour sa part, entend désormais nommer un nouveau chef du service de sécurité intérieure, « alliant compétence en renseignement et respect des principes démocratiques ».