Un responsable du Shin Bet avoue des arrestations sans preuves en Judée-Samarie

Un enregistrement audio diffusé samedi soir par la chaîne publique Kan a révélé qu'un haut responsable du Shin Bet qualifiait des suspects juifs de Judée-Samarie de "crétins" et admettait les arrêter "même sans preuves". Le chef de la division juive du Shin Bet a été entendu affirmant : "Nous voulons toujours les arrêter pour interrogatoire, autant que possible. Nous détenons ces crétins même sans preuves, pendant quelques jours." Il aurait également suggéré de placer les suspects "dans des cellules de détention avec des rats".

Ces propos ont provoqué une réaction immédiate du bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui les a qualifiés de "véritable menace pour la démocratie" et a accusé le Shin Bet d'agir comme une agence incontrôlée. "Seuls les régimes obscurs voient leurs services secrets agir de manière aussi dangereuse", indique le communiqué.

La controverse survient alors que le chef du Shin Bet Ronen Bar fait face à un limogeage dont la légalité sera examinée par la Cour suprême mardi. Dans cette même conversation avec le commandant de police Avishai Moalem, le responsable a également critiqué l'armée israélienne, la qualifiant de "blague" et de "milices" composées "d'habitants d'implantations".

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich a dénoncé "les pouvoirs draconiens du Shin Bet utilisés de manière antidémocratique contre les habitants d'implantations", exigeant le licenciement immédiat du chef de division. Dans un communiqué, le Shin Bet a reconnu que "le ton et le contenu ne reflètent pas les valeurs de l'organisation", tout en précisant que les arrestations sont basées sur des évaluations soumises à un contrôle judiciaire.