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Paris-Jérusalem : rencontre au sommet entre Jean-Noël Barrot et Gideon Saar sur fond de tensions régionales
Les deux ministres ont réaffirmé "la détermination de la France et d'Israël à ce que l'Iran ne se dote jamais de l'arme nucléaire"


Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a reçu ce jeudi à Paris son homologue israélien Gideon Saar pour des entretiens portant sur les crises multiples qui secouent le Moyen-Orient. Cette rencontre diplomatique de haut niveau intervient dans un contexte particulièrement tendu, alors que les conflits à Gaza et au Liban s'enlisent et que la menace nucléaire iranienne s'intensifie.
Faire front commun face à l'Iran
La question du programme nucléaire iranien a figuré en tête des discussions. Les deux ministres ont réaffirmé "la détermination de la France et d'Israël à ce que l'Iran ne se dote jamais de l'arme nucléaire", expression d'une convergence stratégique fondamentale entre Paris et Jérusalem. Le chef de la diplomatie française a toutefois insisté sur la voie diplomatique, soulignant "l'engagement de la France à parvenir à un accord qui contraigne durablement et de façon vérifiable le programme nucléaire iranien". Barrot a néanmoins admis que "la fenêtre d'opportunité pour une telle voie diplomatique se réduisait", un constat qui reflète l'inquiétude croissante de la communauté internationale face aux avancées du programme nucléaire iranien. Cette position nuancée intervient alors que Jean-Noël Barrot avait récemment déclaré qu'une confrontation militaire semblait "presque inévitable" en cas d'échec des négociations, des propos qui avaient fait grand bruit sur la scène internationale.
La frontière israélo-libanaise : vers une stabilisation ?
La situation à la frontière nord d'Israël a constitué un autre volet majeur des discussions. Jean-Noël Barrot a appelé "au respect intégral de l'accord de cessez-le-feu du 26 novembre 2024", un texte qui reste fragile malgré son adoption il y a plusieurs mois.
Paris a mis sur la table une proposition concrète : le déploiement des contingents de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban), en coordination avec les Forces armées libanaises, "pour sécuriser les cinq points du territoire libanais dont l'armée israélienne devait encore se retirer". Cette initiative française vise à débloquer un des points d'achoppement qui entrave la mise en œuvre complète du cessez-le-feu.
Le ministre français a également évoqué l'ambition de Paris de jouer un rôle de médiateur pour "des négociations visant à délimiter la frontière terrestre entre Israël et le Liban", un différend territorial qui alimente les tensions depuis des décennies.
Gaza : préoccupations humanitaires et recherche d'une solution politique
Sur le dossier de Gaza, les positions des deux pays ont révélé certaines divergences. Jean-Noël Barrot a exprimé ses "préoccupations quant à la reprise des opérations militaires israéliennes, qui ont fait de nombreuses victimes civiles", et condamné "les attaques qui ont touché des personnels humanitaires". Le ministre français a réaffirmé l'engagement de Paris en faveur d'un retour au cessez-le-feu, de la libération de tous les otages et de négociations pour l'après-conflit, "conformément aux propositions mises en avant dans le plan arabe pour Gaza". Dans cette perspective, Barrot a rappelé que la France et l'Arabie Saoudite présideront cet été "une conférence internationale de soutien à la solution à deux États", position traditionnelle de la diplomatie française qui considère cette option comme "la seule qui puisse garantir paix, justice et sécurité aux Israéliens comme aux Palestiniens".
Des relations bilatérales complexes mais essentielles
Cette rencontre entre Jean-Noël Barrot et Gideon Saar illustre la complexité des relations franco-israéliennes. Si les deux pays partagent des préoccupations communes, notamment face à l'Iran, leurs approches divergent parfois sur la gestion des crises régionales. À l'heure où les tensions régionales atteignent un niveau critique, ce dialogue franco-israélien apparaît plus nécessaire que jamais, malgré les obstacles et les différences d'approche qui subsistent entre les deux capitales.