Malgré la guerre, plus de 27 000 nouveaux immigrants ont choisi Israël cette année
La Russie demeure le premier pays d'origine des nouveaux immigrants avec 15 188 personnes, représentant plus de la moitié du flux migratoire total.


L'immigration juive vers Israël se maintient à un niveau significatif en dépit des défis sécuritaires sans précédent que traverse le pays.
Le ministère israélien de l'Alyah et de l'Intégration vient de publier son bilan annuel des immigrations, couvrant la période de Pessah 5784 à Pessah 5785 (printemps 2024-2025). Ces chiffres révèlent une réalité surprenante : malgré la guerre qui secoue Israël depuis le 7 octobre, 27 281 nouveaux immigrants ont fait le choix de s'installer dans l'État hébreu.
Une immigration diversifiée mais des tendances marquées
La Russie demeure le premier pays d'origine des nouveaux immigrants avec 15 188 personnes, représentant plus de la moitié du flux migratoire total. Elle est suivie par les États-Unis (3 209), la France (2 265) et l'Ukraine (878). Ces quatre pays constituent les piliers traditionnels de l'immigration vers Israël, mais le rapport souligne également des parcours plus singuliers : des immigrants isolés en provenance de Corée du Sud, du Kenya, de Zambie et même d'Afghanistan ont réalisé leur aliya cette année, parfois seuls mais rejoignant une communauté nationale. "Chacun d'eux est arrivé seul, mais n'est plus seul désormais", précise le communiqué ministériel, soulignant la dimension communautaire qui caractérise le processus d'intégration en Israël.
Un renfort démographique et professionnel
Les nouveaux arrivants présentent un profil démographique varié, avec 212 personnes âgées de 85 ans et plus, et à l'autre extrémité du spectre, 5 700 enfants de moins de 18 ans faisant partie des 15 020 familles accueillies. La tranche d'âge la plus représentée est celle des 25-34 ans, avec 4 519 personnes (16% du total), constituant un apport précieux pour le marché du travail israélien.
Sur le plan professionnel, cette immigration apporte un capital humain significatif :
1 345 professionnels du secteur médical
3 236 ingénieurs
297 artistes et sportifs
13 agriculteurs
À ces profils s'ajoutent des spécialistes de l'industrie, de l'éducation, des hautes technologies et de nombreux autres secteurs.
Une répartition géographique qui dépasse les grandes métropoles
Si Tel Aviv-Jaffa reste la principale destination avec 4 215 nouveaux arrivants (15,5% du total), suivie de Netanya (4 066) et Haïfa (3 032), le ministère souligne que les immigrants se sont installés dans 286 localités différentes à travers le pays. Des localités plus modestes comme Mitzpe Ramon dans le désert du Néguev, ou des implantations comme Maale Gilboa et Revava ont également accueilli des nouveaux arrivants, témoignant d'une volonté d'intégration dans le tissu social israélien au-delà des grands centres urbains.
Une baisse significative mais une résilience remarquable
En comparaison avec les années précédentes, les chiffres montrent un ralentissement : 32 161 immigrants en 2024 et 46 590 en 2023. Cette diminution de 41% par rapport à 2023 s'explique naturellement par le contexte sécuritaire difficile que traverse Israël depuis l'attaque du 7 octobre. Cependant, le maintien d'un flux substantiel d'immigration dans ces circonstances est perçu par les autorités israéliennes comme un signe de résilience et d'attachement profond à l'idéal sioniste. "Ces chiffres témoignent d'un engagement remarquable envers l'État d'Israël et ses valeurs fondatrices, précisément au moment où le pays fait face à des défis existentiels", commente Ofir Sofer, ministre de l'Alyah et de l'Intégration.
Ce phénomène d'immigration en temps de guerre illustre la complexité de la relation qu'entretiennent les communautés juives de la diaspora avec l'État d'Israël - un lien qui, paradoxalement, semble parfois se renforcer dans l'adversité, rappelant les vagues d'immigration qui ont suivi d'autres périodes de crise dans l'histoire du pays.