Israël : près de trente personne arrêtées pour espionnage au profit de l'Iran ces deux dernières années
L'implication d'un si grand nombre d'Israéliens juifs suscite l'inquiétude en Israël, à un moment où le pays reste en guerre contre des groupes soutenus par l'Iran
L'arrestation par Israël de près de trente citoyens, juifs pour la plupart, qui auraient espionné pour le compte de l'Iran, indique que Téhéran déploie les efforts les plus importants pour infiltrer son ennemi juré, a rapporté mercredi l'agence de presse Reuters, citant quatre sources de sécurité israéliennes. Parmi les objectifs non atteints des espions présumés figurait l'assassinat d'un scientifique nucléaire israélien et d'anciens responsables militaires et la collecte d'informations sur des bases militaires et les défenses aériennes, a déclaré le service de sécurité intérieure du Shin Bet.
Ces arrestations illustrent les efforts déployés ces deux dernières années par le régime des mollahs pour recruter des Israéliens ordinaires, afin qu'ils recueillent des renseignements et commettent des attentats en échange d'argent, ont déclaré les quatre sources israéliennes. Shalom Ben Hanan, ancien haut responsable du Shin Bet, a évoqué le nombre surprenant de citoyens juifs qui ont sciemment accepté de travailler pour l'Iran.
La police et le Shin Bet ont déclaré qu'au moins deux suspects appartenaient à la communauté ultra-orthodoxe d'Israël. Contrairement aux opérations d'espionnage iraniennes des décennies précédentes qui recrutaient des hommes d'affaires ou des politiciens, les nouveaux espions étaient en grande partie des personnes en marge de la société israélienne, notamment des immigrants récents, un déserteur de l'armée et un délinquant sexuel condamné. Le 21 octobre, le Shin Bet a déclaré que ces activités d'espionnage étaient "parmi les plus graves que l'État d'Israël ait jamais connues".
L'Iran recrute ses espions principalement par le biais des réseaux sociaux, a déclaré la police israélienne, mettant en garde le public. Les efforts de recrutement sont parfois directs. Un message envoyé à un civil israélien et vu par Reuters promettait 15 000 dollars en échange d'informations, avec une adresse électronique et un numéro à appeler. L'Iran a également contacté des réseaux d'expatriés juifs des pays du Caucase vivant au Canada et aux États-Unis, a déclaré l'une des sources. Les autorités israéliennes ont déclaré publiquement que certains des suspects juifs étaient originaires de pays du Caucase.
Les personnes recrutées se voient d'abord confier des tâches apparemment inoffensives en échange d'argent, avant que les responsables n'exigent progressivement des renseignements précis sur des cibles, y compris sur des personnes et des infrastructures militaires sensibles, sous la menace d'un chantage.
L'ampleur des arrestations et l'implication d'un si grand nombre d'Israéliens juifs, en plus des citoyens arabes, suscite l'inquiétude en Israël, à un moment où le pays reste en guerre contre le Hamas, soutenu par l'Iran, à Gaza, et où l'accord de cessez-le-feu avec le Hezbollah reste fragile.