Des dizaines d'ex-otages et des familles appellent à un accord immédiat pour libérer les captifs de Gaza
"Vous n'avez pas le mandat pour les sacrifier"


Plus de 40 anciens otages libérés et plus de 250 familles d'otages toujours détenus à Gaza, ainsi que des proches de personnes tuées en captivité, ont lancé ce vendredi un appel pressant au gouvernement israélien : "Arrêtez les combats et revenez à la table des négociations, la pression militaire tue des otages et fait disparaître des corps."
Un appel désespéré pour sauver des vies
Dans une lettre signée notamment par Liri Albag, Eli-Hai Cohen, Agam Berger et Ofer Kalderon, les familles et les ex-otages exigent un accord complet pour la libération de tous les captifs, même si cela implique la fin de la guerre. "La pression militaire tue les otages, ce n'est pas un simple slogan, c'est la réalité. Elle a déjà coûté la vie à 41 otages, et ce prix, nous l'avons payé, nous, leurs familles", écrivent-ils. Les signataires accusent directement le gouvernement qui "choisit la guerre et, ce faisant, les sacrifie à la mort."
Les familles dont les proches ont été tués en captivité mettent en garde le gouvernement contre la reprise des combats, qui selon elles coûtera la vie à davantage d'otages. "Nous devons arrêter les combats et revenir immédiatement à la table des négociations pour parvenir à un accord global pour le retour des otages, en échange de la fin de la guerre et d'une solution pour l'après-guerre", peut-on lire dans la lettre. "Si vous ne le faites pas, le sang du prochain otage et le sort de tous les otages seront entre vos mains", avertissent-elles, craignant que certains otages ne deviennent "de nouveaux Ron Arad" - référence au navigateur israélien capturé au Liban en 1986 et dont le sort reste inconnu.
Une position unanime des familles
Les signataires soulignent que cette position est partagée par tous ceux qui sont concernés : "Tous soutiennent cette démarche, ceux qui sont revenus de captivité et ont vécu ces horreurs, les familles des otages encore à Gaza et terrifiées, ceux qui ont pu serrer leurs proches dans leurs bras et ceux qui ont dû enterrer les leurs, sachant qu'ils auraient pu être sauvés." Parmi les signataires figurent Ayelet, sœur du soldat de Tsahal enlevé Hadar Goldin, la famille de Matan Angrest, kidnappé dans un état grave et inconscient depuis son char au poste de Nahal Oz, les parents de Hirsh Goldberg-Polin, assassiné par des terroristes du Hamas avec cinq autres otages après que les ravisseurs ont soupçonné la présence de forces israéliennes à proximité, ainsi que Sagi Dekel-Chen, libéré lors du dernier échange d'otages, et sa famille. Cette prise de position intervient alors que les négociations semblent au point mort et que les opérations militaires israéliennes se poursuivent dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza, y compris à Rafah.