Le Hezbollah procède à une vague d'arrestations au Liban sur fond de "menaces hostiles"
Ces interpellations sont motivées par des "activités suspectes", particulièrement des prises de photographies dans le quartier de la Dahiyeh, au sud de Beyrouth
Le Hezbollah a procédé mercredi à une vague d'arrestations dans la Dahiyeh, banlieue sud de Beyrouth, visant des ressortissants étrangers et des citoyens libanais, selon le journal Al-Akhbar, proche de l'organisation chiite. D'après le quotidien, ces interpellations sont motivées par des "activités suspectes", particulièrement des prises de photographies dans ce secteur sensible.
Parmi les personnes interpellées figure un Libanais arrêté après avoir secrètement photographié plusieurs bâtiments dans le quartier d'Al-Rubeiri depuis une Hyundai i10. Selon le journal, l'homme a tenté de fuir avant d'être appréhendé en possession d'un ordinateur, trois téléphones, environ 5 500 dollars et des documents de transferts d'argent.
L'analyse de ses téléphones a révélé des contacts avec des numéros étrangers au Pakistan et en Afrique, ainsi que son appartenance à des groupes WhatsApp israéliens. Un réfugié syrien, ancien membre de "l'Armée syrienne libre" ayant reçu une formation spéciale à Idlib, figure également parmi les détenus. Il était arrivé au Liban il y a un mois et a été transféré aux services de sécurité générale libanais.
En parallèle, des images aériennes révèlent l'ampleur des destructions causées par les frappes israéliennes dans les villages du sud-Liban, notamment à Aita al-Shaab, Blida et Ramia, où de nombreux bâtiments ont été presque entièrement détruits.
Le journaliste libano-chrétien Rami Naim a commenté la situation : "Merci à Yahya Sinwar. Sans sa folie, Israël n'aurait pas eu cette rage de mettre fin à l'influence iranienne dans la région". Jobran Bassil, chef du Courant patriotique libre et allié du Hezbollah, a critiqué l'organisation lors d'une interview sur Al-Arabiya : "Le Liban a été entraîné dans une guerre qui ne concerne pas ses intérêts sous le prétexte de 'l'unité des fronts', dont nous ne sommes pas convaincus". Il a ajouté que "le Hezbollah s'est affaibli et le Liban a perdu son pouvoir de dissuasion face à Israël".