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"Le Hamas m'a trompé", déclare l'envoyé de Trump pour le Moyen-Orient
Steve Witkoff n'a pas exclu que l'organisation puisse jouer un rôle à Gaza après la guerre


Dans une interview accordée à Fox News ce dimanche, Steve Witkoff, l'envoyé de Donald Trump au Moyen-orient, a affirmé avoir été dupé par le Hamas dans les négociations. "Je pensais qu'il y avait l'approbation du Hamas pour un autre accord, mais ils m'ont trompé", a-t-il dit. Il a par ailleurs imputé l'entière responsabilité de la reprise des combats au Hamas. "Le Hamas a eu toutes les chances de désarmer et d'accepter l'offre qui lui a été faite - et il a refusé. Le Hamas est l'agresseur ici", a ajouté Witkoff.
Dans un entretien accordé la veille au journaliste Tucker Carlson, l'envoyé spécial a par ailleurs dévoilé les contours de sa vision de l'avenir de la Ia région, surprenant son auditoire.
L'agent immobilier new-yorkais nommé à ce poste diplomatique sans expérience préalable dans le domaine, n'a pas hésité à critiquer ouvertement le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, affirmant qu'il agit "à contre-courant de l'opinion publique israélienne" sur la question cruciale des otages.
"Le public israélien veut le retour des personnes kidnappées, nous devons les ramener chez eux", a déclaré Witkoff, évoquant sa visite émouvante sur la Place des otages, qu'il a qualifiée d'expérience "spirituelle" ayant révélé "une ligne de fracture qui coupe le cœur du pays en deux".
Sur la question épineuse du Hamas, Witkoff a surpris en suggérant que l'organisation pourrait potentiellement s'intégrer dans le paysage politique de Gaza, à condition d'un désarmement complet. "Je ne pense pas que quiconque pense qu'on peut simplement éliminer le Hamas – c'est une idée, c'est une idéologie", a-t-il expliqué.
L'émissaire américain a également exposé une ambitieuse vision économique pour Gaza, prônant une "approche intégrée" incluant des investissements dans les infrastructures, le logement et les industries de pointe, plutôt que de simples programmes d'aide humanitaire. Sans s'engager explicitement sur une solution à deux États, il a indiqué que pour lui, cette notion signifie avant tout "comment nous pouvons parvenir à une vie meilleure pour les Palestiniens vivant à Gaza".
Dans une perspective régionale élargie, Witkoff s'est montré résolument optimiste quant aux possibilités de paix au Moyen-Orient, allant jusqu'à envisager une normalisation des relations entre Israël, le Liban et la Syrie. "Si nous pouvons nous débarrasser des organisations terroristes comme facteur de menace, alors nous pourrons normaliser partout", a-t-il affirmé.
Le diplomate a également défendu avec vigueur le rôle médiateur du Qatar, le décrivant comme "un petit pays qui veut être reconnu comme un artisan de la paix" et rejetant les accusations selon lesquelles il serait un agent de l'Iran. On sait à ce égard que Steve Witkoff a régulièrement fait affaire avec le Qatar dans le cadre de ses activités immobilières.
Concernant Téhéran, Witkoff a présenté l'approche de l'administration Trump comme une opportunité historique de résolution diplomatique. "Trump veut traiter l'Iran avec respect, instaurer la confiance et éviter la guerre", a-t-il déclaré, affirmant que Téhéran avait répondu à la lettre envoyée par Trump proposant des négociations sur le nucléaire et que des échanges indirects étaient déjà en cours.