Kibboutz Reim : l'héroïsme d'une unité de sécurité locale a évité une catastrophe stratégique

L'enquête militaire sur les événements du 7 octobre au kibboutz Reim dévoile l'histoire remarquable d'une unité d'autodéfense locale qui a réussi à limiter l'ampleur de l'attaque terroriste et à protéger une infrastructure militaire stratégique. Contrairement aux localités voisines, les huit membres présents de cette équipe ont pu résister efficacement face à environ 80 terroristes du Hamas. "Jusqu'à l'arrivée des forces de police vers 10h00, la petite équipe a dû faire face seule à environ 80 terroristes", révèle l'enquête de Tsahal. Selon les renseignements recueillis depuis, "une partie du commando d'élite Nukhba qui a atteint le kibboutz devait poursuivre vers Ofakim et la base aérienne de Nevatim", site stratégique abritant les escadrons de F-35 dans le Néguev oriental.

L'unité locale avait plusieurs atouts déterminants : un entraînement récent à un scénario d'infiltration incluant "une menace d'enlèvement et de combat en zone urbaine", dirigé par le colonel Assaf Hamami, tombé au combat ce même jour près du kibboutz Nirim. Autre élément crucial : contrairement à d'autres localités, ces volontaires disposaient d'équipements achetés en partie avec leurs propres fonds - gilets pare-balles, casques, radios et fusils conservés à domicile plutôt que dans une armurerie centrale. L'une des figures héroïques fut Guy Simhi, soldat en permission qui avait participé à la rave-party Nova. Avec un ami, il a protégé 12 fêtards dans un abri, tué un terroriste à mains nues dans une cuisine, avant de périr sous les balles en tentant d'échapper à l'incendie du bâtiment.

L'unité d'autodéfense a également fait preuve d'ingéniosité tactique. À un moment critique, ses membres ont repéré un "mur de feu" créé par les terroristes qui avaient incendié une rangée d'arbres à la lisière du kibboutz. "Les membres de l'unité ont tiré dans sa direction, supposant correctement que des dizaines de terroristes se trouvaient de l'autre côté, qui ont été touchés ou contraints de fuir", précise le rapport. L'enquête souligne également la solidarité exceptionnelle entre habitants : "Des résidents sont sortis pieds nus de leurs abris pour secourir des voisins dont les maisons avaient été incendiées par les terroristes, et des familles ont offert refuge à des dizaines de rescapés de la fête, attendant avec eux pendant des heures dans l'exiguïté de leurs abris."

Le bilan reste lourd mais inférieur à celui d'autres localités : cinq résidents enlevés (tous libérés en novembre 2023), neuf membres des forces de sécurité tués, un travailleur thaïlandais assassiné et 17 maisons entièrement détruites. Au total, 49 terroristes ont été éliminés dans le kibboutz. "L'enquête a révélé les importantes lacunes de préparation de Tsahal, comparées par exemple à la police", ont précisé des sources militaires. "Les policiers présents près du kibboutz dans les premières heures ont réagi et compris ce qui se passait, signalant immédiatement par radio à tout le district sud qu'ils avaient besoin de renforts."