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7 octobre : l’enquête sur l’attaque du kibboutz Nirim dévoile une faille stratégique
Le rétrécissement de la zone tampon a facilité l’attaque du Hamas, révèle une enquête de Tsahal.


Le 7 octobre à 6h30, un bulldozer venu de Gaza déchire la clôture frontalière face au kibboutz Nirim, ouvrant une brèche par laquelle s’engouffrent des dizaines de combattants du Hamas. C’est le premier point d’infiltration identifié dans l’attaque coordonnée contre le sud d’Israël. En quelques minutes, motos et pick-up bondés de terroristes se déploient dans la région. Selon une enquête militaire révélée ce vendredi, cette percée a été rendue possible par un changement stratégique majeur : la réduction progressive, au fil des années, de la zone tampon entre Gaza et Israël. Longue d’un kilomètre il y a quinze ans, elle a été ramenée à 300 mètres, voire 100 mètres à certains endroits, sous pression du Hamas et avec l’accord des autorités israéliennes. "Une bande de sécurité de 100 mètres n’a aucune valeur opérationnelle", tranche aujourd’hui un haut gradé.
Sur les 153 soldats déployés dans la zone, environ 100 ont été tués ou blessés. Parmi eux, le colonel Assaf Hamami, commandant de la brigade sud, tombé en combattant à l’entrée du kibboutz. Selon des renseignements recueillis plus tard, sa mort a retardé les terroristes, occupés à récupérer sa dépouille et son véhicule, ce qui aurait permis d’éviter un massacre plus important.
Cinq civils ont été assassinés à Nirim, cinq autres enlevés. La cellule de défense du kibboutz, peu entraînée et sous-équipée, n’a reçu aucun renfort pendant près de deux heures. L’ordre initial donné : rester enfermés chez soi. Le dernier terroriste n’a été éliminé qu’à 14h. D’ici là, des dizaines d’hommes armés, rejoints par des civils venus de Gaza, ont pillé et saccagé les habitations. Malgré les coupures de courant et la perte des caméras de surveillance, les opératrices de la base d’observation ont continué à guider les unités restantes "avec sang-froid", note le rapport.