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Liban : le chef de l'armée Joseph Aoun élu président par le Parlement
Le commandant en chef de l'armée obtient la présidence au second tour, avec le soutien du Hezbollah et des puissances occidentales
Le Parlement libanais a élu jeudi Joseph Aoun à la présidence de la République, mettant fin à plus de deux ans de vacance du pouvoir depuis le départ de Michel Aoun en octobre 2022. Le commandant en chef de l'armée a obtenu 99 voix lors du second tour de scrutin, après avoir recueilli 71 suffrages au premier tour, en deçà de la majorité qualifiée requise de 86 voix.
"Aujourd'hui commence une nouvelle ère dans l'histoire du Liban", a déclaré le nouveau président lors de sa prestation de serment devant les 128 députés réunis à Beyrouth. Cette treizième tentative d'élection présidentielle a été marquée par un revirement du Hezbollah, qui a levé son opposition à la candidature d'Aoun. Le candidat initialement soutenu par le mouvement chiite, Sleiman Frangieh, s'était retiré la veille du scrutin en apportant son soutien au commandant en chef.
L'élection au second tour nécessitera une modification constitutionnelle pour permettre à Joseph Aoun, 60 ans, de cumuler les fonctions de président et de chef de l'armée. Les États-Unis, la France et l'Arabie saoudite s'étaient mobilisés pour accélérer le processus électoral, leurs émissaires pressant le président du Parlement Nabih Berri de "finaliser la procédure".
Israël a transmis aux cercles politiques de Beyrouth un message de "soutien" à la candidature d'Aoun, laissant entrevoir des possibilités de coopération sécuritaire. Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a salué l'élection : "J'espère que ce choix contribuera à renforcer la stabilité, à un meilleur avenir pour le Liban et ses habitants, et à des relations de bon voisinage."
Le nouveau président, chrétien maronite originaire du district du Metn, dirige l'armée libanaise depuis mars 2017. Il a participé à plusieurs rencontres avec des responsables israéliens à Naqoura et entretient des liens étroits avec Washington, laissant présager un renforcement du mécanisme de cessez-le-feu sous l'égide américaine.