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L'Iran face à la chute d'Assad : entre colère et désarroi
Téhéran, affaibli par la guerre contre Israël, n'a pas pu sauver son allié syrien et voit son influence régionale s'effriter
L'Iran peine à digérer la chute brutale du régime Assad, qui constitue un revers majeur pour l'axe chiite au Moyen-Orient. Selon le Financial Times, les derniers jours ont été marqués par une succession d'événements qui ont pris Téhéran de court, depuis l'offensive surprise des rebelles jusqu'à la fuite précipitée d'Assad de Damas. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a révélé lors de sa visite à Damas avoir informé Assad que l'Iran ne pourrait pas envoyer de forces pour soutenir son régime, en raison de la guerre prolongée contre Israël. "Assad nous a dit que son retrait d'Alep était tactique et qu'il gardait le contrôle", confie une source proche du gouvernement iranien. "Nous ne nous attendions pas à un effondrement aussi rapide. Nous étions aussi sous le choc."
Des voix critiques s'élèvent désormais en Iran, accusant Assad de "trahison" pour n'avoir pas empêché les frappes israéliennes sur son territoire. "Assad est devenu un obstacle, et son inaction nous a coûté cher", déclare un proche du gouvernement à Téhéran. "Il s'est aligné sur des acteurs régionaux qui lui ont promis un avenir qui ne s'est jamais matérialisé."
Certains experts iraniens estiment cependant que Téhéran peut maintenir une certaine influence malgré ces développements. "Nous devons négocier avec les rebelles", suggère l'un d'eux, soulignant que malgré leur opposition aux chiites, ces groupes partagent avec l'Iran leur hostilité envers Israël.
Un haut responsable israélien met toutefois en garde : "L'Iran prospère dans le chaos. Il est trop tôt pour dire que l'Iran se retire de Syrie ou que le Hezbollah fuit. Il existe des scénarios plausibles où nous devrons encore faire face à l'Iran sur la frontière syrienne pendant une décennie."
À Téhéran, le débat fait rage sur la stratégie à adopter. Un parlementaire radical, Ahmad Naderi, propose que l'Iran "ravive le front de la résistance blessé" tout en procédant à un essai nucléaire. D'autres appellent à la prudence, estimant qu'il faut éviter les mesures extrêmes alors que le Hezbollah est affaibli.