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Gaza : Des gangs armés pillent l'aide humanitaire, aggravant la crise alimentaire
Face à la montée de l'insécurité, les organisations humanitaires suspendent leurs livraisons alors que les prix des denrées s'envolent dans l'enclave palestinienne
Des gangs armés détournent systématiquement les convois d'aide humanitaire des Nations Unies entrant dans la bande de Gaza, confirme le New York Times dans une enquête. Le journal a recueilli le témoignage de Hazem Isleem, un chauffeur palestinien victime d'une de ces attaques. "C'était terrifiant", raconte Isleem, qui explique avoir été détourné de sa route et maintenu sous la menace d'une arme pendant plusieurs heures, pendant que les pillards s'emparaient de milliers de kilos d'aide destinée aux Gazaouis. "Le pire était que nous n'avons pas pu livrer la nourriture aux gens", déplore-t-il.
Cette situation de chaos a conduit l'UNRWA, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, à suspendre ses livraisons via le point de passage de Kerem Shalom. Dans le vide sécuritaire laissé par le démantèlement partiel du Hamas, des groupes armés ont pris le contrôle des rues, dissuadant de nombreuses organisations humanitaires de poursuivre leurs opérations.
Les conséquences sur les prix des denrées alimentaires sont dramatiques. Un sac de farine de 25 kilos peut désormais atteindre 220 dollars à Gaza. L'insécurité a également forcé plusieurs boulangeries soutenues par l'ONU dans le centre et le sud de Gaza à fermer temporairement leurs portes.
"Aujourd'hui, le rêve du Gazaoui ordinaire, son aspiration, c'est d'obtenir un morceau de pain", confie Abdelhalim Awad, propriétaire d'une boulangerie dans le centre de Gaza au New York Times. "Je ne peux rien dire de plus triste que ça."
Cette situation intervient alors que les organisations humanitaires alertent depuis plusieurs semaines sur les risques de famine dans l'enclave palestinienne, où la majeure partie de la population dépend de l'aide internationale pour se nourrir.