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Netanyahou n'est pas seul : d'autres dirigeants gouvernent un pays avec un mandat d'arrêt au-dessus de leur tête
L'ex-président des Philippines a été arrêté le mois dernier mais Vladimir Poutine ainsi que divers criminels de guerre africains sont toujours recherchés par la CPI


L'arrestation dramatique de l'ancien président des Philippines, Rodrigo Duterte, le mois dernier, a fait des vagues dans le monde entier et a ramené l'attention sur d'autres dirigeants recherchés par la Cour pénale internationale (CPI).
Duterte, qui a été transféré aux Pays-Bas pour répondre de crimes présumés contre l'humanité, a fait l'objet de critiques au fil des ans pour sa politique brutale de lutte contre la drogue. Bien qu'au cours des années il n'ait pas caché son mépris pour la Cour et l'ait même mise au défi de "se dépêcher de l'arrêter" en guise de provocation, son arrestation soudaine a surpris le monde, d'autant plus qu'elle s'est déroulée rapidement et discrètement, suite à un mandat d'arrêt émis en secret.
Les arrestations de dirigeants par la Cour pénale internationale ne sont pas un phénomène nouveau, mais elles ont été très rares au cours de l'histoire. L'un des cas les plus notables a été l'arrestation de l'ancien président du Congo, Thomas Lubanga, en 2006. Il a été le dirigeant le plus haut placé arrêté par la CPI jusqu'à présent. L'arrestation d'Abdullah al-Senussi, ancien chef d'état-major de l'armée soudanaise, en 2011, a également provoqué beaucoup d'émoi, car il s'agissait d'un dirigeant qui avait commis de graves crimes, dont des meurtres de masse.

L'arrestation de Duterte marque-t-elle un tournant concernant les mandats internationaux visant des dirigeants ?
L'arrestation de Duterte pourrait constituer un précédent : si un ancien président peut être arrêté pour des crimes commis durant son mandat, d'autres pourraient se retrouver dans une situation similaire. Parmi les dirigeants contre lesquels un mandat d'arrêt international est en suspens figurent le président russe Vladimir Poutine, et comme nous le savons, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. L'ancien ministre de la Défense Yoav Gallant est également recherché pour ses actions durant la guerre à Gaza.
Il est important de noter que l'existence d'un mandat d'arrêt ne garantit pas qu'il sera exécuté. Les arrestations dépendent de la volonté des États membres de la Cour de coopérer, et parfois aussi de considérations politiques. Dernier exemple en date, Netanyahou s'est rendu en Hongrie cette semaine, pays signataire du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, sans être arrêté. Au lieu de cela, le Premier ministre hongrois Viktor Orban l'a chaleureusement accueilli et a annoncé que Budapest entamerait un processus de retrait de la CPI.

Poutine a également réussi à éviter l'arrestation, et a même participé au sommet des BRICS en Afrique du Sud uniquement par visioconférence - une démarche visant à éviter un embarras diplomatique pour le pays hôte, qui est également signataire du Statut de Rome.