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CPI : l'enquête sur le procureur Karim Khan pour harcèlement sexuel soulève des questions d'impartialité
Des membres de la Cour pénale internationale s'inquiètent des liens étroits entre Khan et l'organe de l'ONU chargé d'enquêter sur lui
Des interrogations émergent au sein de la Cour pénale internationale (CPI) concernant l'intégrité de l'enquête sur les accusations de harcèlement sexuel visant le procureur Karim Khan, révèle The Guardian. Selon le quotidien britannique, les liens entre le procureur et le Bureau des services de contrôle interne (BSCI), l'organe de l'ONU chargé de l'enquête, suscitent des inquiétudes.
Des membres du personnel de la CPI, cités sous couvert d'anonymat, s'inquiètent que ces connexions puissent compromettre l'impartialité de l'enquête sur des allégations selon lesquelles Khan aurait tenté de contraindre une assistante à une relation sexuelle. Le refus du procureur de se mettre temporairement en retrait pendant l'enquête a également provoqué la colère du personnel. Une source interne indique que "le personnel est furieux qu'il ait décidé unilatéralement de rester en poste".
Deux figures du BSCI sont particulièrement pointées du doigt. La première est l'épouse de Khan, Dato Shyamala Alagendra, qui a travaillé comme enquêtrice au BSCI de 2019 à 2020, précisément dans le département chargé du harcèlement sexuel. Selon plusieurs sources onusiennes, Alagendra aurait contacté la victime présumée après avoir eu connaissance de l'affaire en mai, une démarche jugée "inhabituelle et totalement inappropriée". Alagendra a fermement démenti ces allégations : "Je n'ai jamais discuté de ces accusations ou d'une quelconque enquête avec une prétendue victime ou avec quiconque du BSCI. Je n'ai jamais non plus tenté de décourager, menacer ou intimider qui que ce soit."
La seconde figure est la directrice de la division des enquêtes du BSCI, qui aurait été recrutée par Khan pour une enquête de l'ONU sur Daesh en 2019. Les avocats de Khan nient toute relation avec cette enquêtrice, affirmant qu'il "n'a eu aucune communication avec cette responsable ou avec le BSCI depuis plusieurs années".
Khan rejette catégoriquement toutes les accusations, les liant à une campagne de désinformation contre son bureau après sa demande de mandats d'arrêt contre deux dirigeants israéliens et trois leaders du Hamas pour crimes de guerre.