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Blinken révèle avoir menacé de bloquer la visite de Biden en Israël pour obtenir l'aide humanitaire à Gaza
"J'ai dû dire au Premier ministre que j'allais appeler le président pour lui dire de ne pas venir si vous ne permettez pas l'acheminement de cette aide", révèle Blinken
Dans un entretien accordé au New York Times, le secrétaire d'État américain Antony Blinken dévoile les coulisses tendues des premiers jours qui ont suivi l'attaque du 7 octobre. Face au refus initial d'Israël de laisser entrer l'aide humanitaire à Gaza, il a dû brandir une menace majeure : l'annulation de la visite du président Biden.
"J'ai dû dire au Premier ministre que j'allais appeler le président pour lui dire de ne pas venir si vous ne permettez pas l'acheminement de cette aide", révèle Blinken, évoquant une réunion marathon de neuf heures au quartier général de Tsahal à Tel-Aviv. Cette pression a finalement abouti à l'ouverture du point de passage de Rafah, puis de celui de Kerem Shalom.
Le chef de la diplomatie américaine rappelle le contexte : "Vous aviez en Israël, dans les jours suivant le 7 octobre, une société totalement traumatisée. Ce n'était pas juste le Premier ministre ou un dirigeant donné en Israël. C'était une société entière qui ne voulait pas qu'une quelconque aide parvienne à un seul Palestinien à Gaza."
Dans cet entretien-bilan, Blinken réfute également les accusations de "génocide" portées contre Israël à Gaza, tout en reconnaissant que l'État hébreu n'en a "pas fait assez" pour faciliter l'aide humanitaire. Il défend par ailleurs Netanyahou contre les accusations d'avoir fait échouer un accord sur les otages en juillet, pointant plutôt la responsabilité du Hamas. Le secrétaire d'État exprime aussi sa stupéfaction face à la pression internationale concentrée sur Israël plutôt que sur le Hamas. "L'une des choses que j'ai trouvées stupéfiantes est que malgré toutes les critiques compréhensibles sur la conduite d'Israël à Gaza, on n'entend pratiquement rien sur le Hamas depuis le 7 octobre", déplore-t-il, s'interrogeant sur l'absence d'un "chœur unanime" réclamant la reddition du Hamas et la libération des otages.