"Le 7 octobre a réveillé le destin juif en Israël" : Finkielkraut dénonce un Occident munichois face à l'islamisme
Il fustige une partie de la gauche qui refuse de qualifier le Hamas d'organisation terroriste et dénonce la complaisance dont bénéficie le Hezbollah.
Dans un entretien accordé au Figaro, le philosophe Alain Finkielkraut livre une analyse sans concession de l'année écoulée depuis les attaques du 7 octobre en Israël. Avec sa verve caractéristique, l'académicien dresse un tableau sombre des conséquences de ce "pogrom sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale".
Finkielkraut n'hésite pas à affirmer que "le 7 octobre, le destin juif s'est abattu sur Israël", ravivant le spectre de la Shoah au cœur même de l'État hébreu. Il pointe du doigt la réaction timorée de l'Occident, qu'il qualifie de "munichois", à l'exception notable de son soutien à l'Ukraine. "L'Europe qui prétend avoir tiré toutes les leçons de l'épisode hitlérien demeure une Europe munichoise", déplore-t-il.
Le philosophe s'inquiète également de la montée d'un nouvel antisémitisme, qui se drape selon lui dans les habits de l'antiracisme. Il fustige une partie de la gauche qui refuse de qualifier le Hamas d'organisation terroriste et dénonce la complaisance dont bénéficie le Hezbollah. Finkielkraut n'épargne pas non plus le gouvernement israélien, critiquant la gestion de la guerre à Gaza par Netanyahou et s'alarmant de la "brutalisation d'une partie de la société israélienne". En conclusion, le philosophe esquisse un parallèle audacieux entre la situation d'Israël et celle de l'Occident tout entier, suggérant que l'issue du conflit actuel pourrait avoir des répercussions bien au-delà du Moyen-Orient.