France : disparition de Victor Perahia, survivant et gardien de la mémoire de la Shoah
Sa disparition, annoncée lundi par l'UDA, survient quelques mois avant le 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz.
Victor Perahia, figure emblématique de la mémoire de la Shoah et président de l'Union des déportés d'Auschwitz (UDA), s'est éteint dimanche à Saint-Mandé à l'âge de 91 ans. Sa disparition, annoncée lundi par l'UDA, survient quelques mois avant le 80e anniversaire de la libération d'Auschwitz.
Né en 1933 à Paris, Victor Perahia a connu l'horreur des camps dès son plus jeune âge. Arrêté avec ses parents en 1942, il a été interné à Drancy avant d'être déporté à Bergen-Belsen en 1944. Libéré par les forces soviétiques en 1945, il a longtemps gardé le silence sur son expérience traumatisante. Ce n'est qu'après quatre décennies que Perahia a trouvé la force de témoigner, devenant un pilier de la transmission de la mémoire de la Shoah. Il a partagé son histoire dans les écoles et au Mémorial de la Shoah, contribuant à éduquer les nouvelles générations sur les atrocités du nazisme. Son engagement lui a valu d'être décoré de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du Mérite. En 2000, il a publié ses mémoires, "Mon enfance volée", avec le soutien de la Fondation pour la mémoire de la Shoah. La communauté juive et les autorités françaises ont rendu hommage à cet infatigable défenseur de la mémoire. Le Consistoire de Paris, le CRIF et le ministre délégué aux Armés ont souligné l'importance de poursuivre son combat contre l'antisémitisme et pour la préservation de la mémoire de la Shoah. Le décès de Victor Perahia rappelle l'urgence de la transmission de la mémoire alors que les derniers témoins directs de la Shoah disparaissent. Son parcours et son engagement restent un exemple puissant de résilience et de devoir de mémoire pour les générations futures.