Crise politique en France : le gouvernement Barnier face à un vote de censure historique
Ces motions, déposées respectivement par La France Insoumise et le Rassemblement National font suite au déclenchement de l'article 49.3 par l'exécutif lundi dernier
L'Assemblée nationale française s'apprête à vivre un moment crucial ce mercredi après-midi, avec le vote de deux motions de censure qui pourraient entraîner la chute du gouvernement de Michel Barnier. Ces motions, déposées respectivement par La France Insoumise (LFI) et le Rassemblement National (RN), font suite au déclenchement de l'article 49.3 par l'exécutif lundi dernier.
La situation apparaît particulièrement délicate pour le Premier ministre, alors que la gauche et le Rassemblement national ont annoncé leur intention de voter la censure, créant une configuration mathématique suffisante pour renverser le gouvernement. Face à cette menace, Michel Barnier a lancé un dernier appel au "réflexe de responsabilité" des députés lors d'une intervention télévisée sur France 2 et TF1.
Le chef du gouvernement a particulièrement mis en garde contre les conséquences d'un tel vote, soulignant notamment que "18 millions de Français verront leur impôt sur le revenu augmenter" si le budget n'était pas adopté. Une tentative de concession concernant le non-déremboursement des médicaments en 2025 n'a pas suffi à convaincre l'opposition.
Le président Emmanuel Macron est également monté au créneau, dénonçant un "cynisme insoutenable" du RN s'il venait à voter une motion déposée par la gauche. De son côté, le président du Sénat, Gérard Larcher, a appelé dans une tribune au Figaro à un "sursaut" des députés pour "dépasser les rancœurs" politiques.
Si l'une des motions était adoptée, Michel Barnier deviendrait le premier chef de gouvernement renversé par l'Assemblée depuis Georges Pompidou en 1962, et le plus bref Premier ministre de la Ve République. Dans ce cas, son gouvernement serait maintenu pour gérer les affaires courantes jusqu'à la nomination d'un successeur par Emmanuel Macron. Une dissolution de l'Assemblée n'étant pas possible avant un an, le prochain Premier ministre devrait composer avec la même configuration parlementaire complexe.