Netanyahou porte plainte contre l'ex-chef du Shin Bet pour "chantage mafieux"
Escalade du conflit entre le Premier ministre et l'ancien directeur des services de sécurité intérieure Nadav Argaman


Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a déposé vendredi une "plainte urgente" contre Nadav Argaman, ancien directeur du Shin Bet (services de sécurité intérieure). Cette action fait suite à une interview accordée la veille par Argaman à la chaîne N12, dans laquelle il évoquait la possibilité de révéler des informations confidentielles issues de ses rencontres privées avec Netanyahou. Dans sa lettre adressée directement au commissaire de police Danny Levy, le bureau du Premier ministre exige l'ouverture immédiate d'une enquête criminelle, affirmant que "toutes les lignes rouges ont été franchies". Le document qualifie les déclarations d'Argaman de "menaces criminelles graves" qui "n'auraient jamais dû être diffusées".
"L'ancien chef du renseignement a choisi de menacer et faire chanter un Premier ministre en exercice, utilisant des méthodes propres aux organisations criminelles, comme si le directeur des services de renseignement israéliens était un mafieux", peut-on lire dans la plainte. Lors de son intervention télévisée, sur fond de tensions autour de la reprise du projet de réforme judiciaire et de l'affaire "Qatar-Gate", Argaman avait déclaré : "Si je conclus que le Premier ministre agit en violation de la loi, je n'aurai pas d'autre choix - je dirai tout ce que je sais et que je me suis retenu de révéler jusqu'à présent."
Netanyahou soutient que ces propos constituent une "menace contre le régime démocratique israélien" et relèvent du "chantage", une infraction passible de poursuites selon l'article 428 du code pénal. La plainte ajoute qu'Argaman pourrait également être accusé de divulgation d'informations classifiées, un délit passible de quinze ans d'emprisonnement.
La plainte précise que l'ancien directeur du Shin Bet "n'est pas seulement une menace pour le Premier ministre, mais pour le régime israélien, l'état de droit et la démocratie en tant que système de gouvernement".