Israël : Netanyahou demande le report de son témoignage dans une affaire de corruption
Au cœur de la guerre à Gaza, le Premier ministre israélien sollicite un délai de deux mois et demi pour préparer sa défense dans le procès qui l'oppose à la justice
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a demandé au tribunal de district le report de son témoignage dans les "dossiers des milles", initialement prévu le 2 décembre. Ses avocats réclament un délai jusqu'en février 2025, invoquant la charge de travail exceptionnelle liée au conflit actuel. "Une série d'événements extraordinaires ont rendu impossible la préparation du Premier ministre dans le calendrier actuel", ont plaidé ses défenseurs. Parmi les événements cités figurent l'élimination de Mohammed Deif, d'Ismail Haniyeh, la tragédie du stade de Majdal Shams, les négociations pour la libération des otages et "l'implication directe de l'Iran dans le conflit militaire depuis septembre".
"La plupart des rendez-vous prévus pour la préparation du témoignage ont été annulés pour des raisons de sécurité nationale ou d'urgences diplomatiques", précise la défense. "Certaines réunions ont été annulées quelques minutes avant leur début, d'autres interrompues peu après avoir commencé. Ces deux derniers mois, il a été presque impossible d'organiser des séances de préparation."
Le parquet s'oppose à cette demande. La procureure Yehudit Tirosh avait déjà souligné en juillet : "Nous avons examiné de nombreuses affaires similaires, et jamais nous n'avons accordé autant de temps que ce que demande l'accusé. L'intérêt public exige une progression rapide du procès."
Cette affaire, qui traîne depuis quatre ans et demi, englobe trois dossiers distincts où Netanyahou est accusé de corruption, fraude et abus de confiance. Le tribunal avait fixé en juillet la date du 2 décembre pour le début du témoignage, estimant qu'il existait "un intérêt public majeur" à faire avancer le procès malgré le contexte de guerre.
L'équipe de défense a également demandé à présenter des informations confidentielles du ministère de la Défense lors d'une audience à huis clos. Par ailleurs, des discussions sont en cours pour déplacer le procès vers un tribunal sécurisé de Tel Aviv, équipé d'un abri anti-missiles, en raison des menaces potentielles de drones.