7 octobre : Netanyahou propose une enquête politique à la place d'une commission d'État
Le Premier ministre fait avancer un projet de loi visant à empêcher toute enquête indépendante sur les événements du 7 octobre
Le Likoud, sous l'impulsion du Premier ministre Benjamin Netanyahou, a finalisé un projet de loi visant à établir une commission d'enquête politique sur les événements du 7 octobre, bloquant explicitement la création d'une commission d'État indépendante. Le texte, qui devrait être présenté par le député Boaz Bismuth, stipule qu'"aucune enquête concernant le massacre de Sim'hat Torah 5784 ne pourra être menée autrement que selon cette loi".
La commission proposée serait composée de six membres, dont la nomination suivrait un processus en deux temps. Une première tentative exigerait l'approbation de 80 députés. En cas d'échec après 14 jours, la coalition au pouvoir et l'opposition nommeraient chacune la moitié des membres. La commission compterait également quatre observateurs sans droit de vote, représentant les familles endeuillées et les otages.
"Cette loi vise à garantir qu'une enquête publique nationale complète, approfondie, transparente et indépendante sera menée", indiquent les notes explicatives du projet. Le texte souligne que "le massacre a frappé Israël durant l'une des périodes les plus tendues de son histoire. Les circonstances de cette période sensible ne permettent pas de s'appuyer sur les outils d'enquête habituels prévus par la loi israélienne".
L'initiative a suscité une vive opposition. "Nous, qui avons perdu nos êtres les plus chers le 7 octobre, n'accepterons pas la création d'une commission politique. Nous ferons barrage à toute tentative d'établir une commission d'enquête qui ne soit pas étatique comme défini par la loi", a déclaré le "Conseil d'octobre", une organisation de familles de victimes.
Le chef de l'opposition Yaïr Lapid a également exprimé son rejet total : "Cela n'arrivera pas. Nous ne voterons que pour une commission d'enquête d'État", a-t-il écrit sur X. Cette initiative intervient alors que la conseillère juridique du gouvernement, Gali Baharav-Miara, a déjà indiqué que la création d'une commission d'État était urgente et qu'elle refuserait de défendre Netanyahou devant la Cour suprême sur cette question.