Les Houthis répriment toute manifestation de joie après la chute d'Assad

Une semaine après la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, certains acteurs du monde arabe peinent visiblement à accepter cette nouvelle donne. Selon le quotidien saoudien londonien "Asharq Al-Awsat", les forces houthies au Yémen ont enlevé plusieurs jeunes dans la province de Taïz, pour le seul motif d'avoir exprimé leur satisfaction quant à la chute du régime syrien.

D'après les sources citées par le journal, ces jeunes ont été interrogés et leurs effets personnels, notamment leurs téléphones portables, ont été fouillés à la recherche d'éventuelles preuves de célébrations ou d'images des récents événements en Syrie.

Le gouvernement houthi intensifie par ailleurs son contrôle sur l'opinion publique. Les employés du secteur public et les parents d'élèves des écoles publiques sont contraints de visiter des lieux saints chers aux partisans houthis et d'assister ou d'écouter le discours hebdomadaire du leader spirituel du mouvement Ansarallah, Abdul-Malik al-Houthi.

Le Réseau yéménite pour les droits et libertés a condamné il y a trois jours ces actions des Houthis, les qualifiant de violations flagrantes des conventions internationales. Selon l'organisation, "les actions des Houthis reflètent leur inquiétude quant aux répercussions de la situation en Syrie sur leur contrôle de Sanaa, et leur crainte d'un soulèvement populaire similaire au Yémen". Le mouvement aurait également renforcé sa présence sécuritaire dans les quartiers de la capitale Sanaa.

"Il s'agit d'une véritable censure", dénonce le Réseau, qui appelle la communauté internationale à condamner ces exactions et à faire pression pour la libération des personnes enlevées.