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La Turquie s'embrase après l'arrestation du maire d'Istanbul
Des centaines de milliers de manifestants dans les rues après l'interpellation d'Ekrem Imamoglu, principal rival du président Erdogan


L'arrestation spectaculaire du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, en pleine campagne des primaires présidentielles où il était candidat, a déclenché une vague de protestations massives à travers la Turquie. Des centaines de milliers de citoyens sont descendus dans les rues d'Istanbul, Ankara, Izmir, Trabzon et de nombreuses autres villes pour exprimer leur colère face à ce que beaucoup considèrent comme une manœuvre politique du président Recep Tayyip Erdogan.
Imamoglu, dont la popularité croissante inquiète le pouvoir en place et qui menait activement campagne pour les primaires en vue des élections présidentielles, a été interpellé hier matin à son domicile par des centaines de policiers. Selon l'acte d'accusation, émanant d'un parquet réputé proche d'Erdogan, le maire est accusé de diriger une organisation criminelle en raison de ses liens présumés avec le PKK kurde.
"Nous sommes confrontés à une tyrannie sans limites, mais je ne perdrai pas espoir", a déclaré Imamoglu à ses partisans. "J'aime chacun d'entre vous et je me confie à ma nation."

Cette arrestation intervient dans un contexte de tensions politiques exacerbées. Récemment, lors d'un discours public, Erdogan avait directement visé son rival : "Les endroits où nous opérons, tu ne pourras pas y accéder même dans tes rêves, Ekrem."
Malgré l'ordre du ministre de l'Intérieur interdisant les rassemblements, les manifestations se sont multipliées. La colère s'est également tournée contre les médias pro-gouvernementaux, avec des manifestants criant à un présentateur : "Ça ne nous impressionne pas ! Que faites-vous ? Honte à vous !"
L'onde de choc a également touché l'économie turque : les indices boursiers d'Istanbul ont chuté et la livre turque a atteint un niveau historiquement bas. La famille d'Imamoglu reste convaincue que justice sera rendue. Son fils, Mehmet, a dénoncé les méthodes employées : "Vous arrivez à l'aube comme s'il s'agissait d'un terroriste. Vous arrêtez un homme que vous savez susceptible de diriger le pays à l'avenir."