Comment l'Iran contourne les sanctions pour vendre son pétrole

Une enquête de Reuters dévoile aujourd'hui comment l'Iran parvient à commercialiser son pétrole à l'international malgré les sanctions. L'investigation détaille les méthodes employées par Sahara Thunder, une société locale qui a mis en place un système sophistiqué de contournement des restrictions internationales. Entre mars 2022 et février 2024, l'entreprise aurait réussi à exporter clandestinement 18 cargaisons de pétrole sous sanctions, utilisant une flotte de 34 navires. Durant cette période, la société a transporté 20 millions de barils de pétrole, pour une valeur estimée à 1,7 milliard de dollars.

Selon l'enquête, Sahara Thunder emploie diverses techniques pour dissimuler l'origine iranienne du pétrole : transferts entre pétroliers, falsification de documents, repeinte de navires et manipulation des signaux de traçage. L'entreprise opère principalement avec du pétrole iranien, mais travaille également pour d'autres pays sous sanctions comme la Russie et le Venezuela. La majorité des livraisons aboutissent en Chine, dont le ministère des Affaires étrangères affirme "ne pas être au courant" de ces transactions.

Les exportations pétrolières iraniennes auraient atteint 53 milliards de dollars en 2023, selon le rapport.

Parallèlement, les tensions persistent au Liban où les autorités sécuritaires ont récemment intercepté un camion de fret à l'aéroport Rafic Hariri de Beyrouth, soupçonné de transporter des fonds destinés au Hezbollah. Le véhicule transportait une cargaison d'un avion iranien appartenant à la compagnie Mahan Air.

La chaîne saoudienne Al-Hadath rapporte que les fonds suspects auraient été dissimulés dans la valise d'un diplomate iranien qui a refusé de la soumettre à une inspection. Selon des sources diplomatiques, si la présence d'argent est confirmée, l'ensemble de la cargaison sera confisquée. La valise se trouverait toujours dans le hall des arrivées du terminal.