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Amsterdam : La maire détaille les agressions contre les supporters israéliens après le match Ajax-Maccabi Tel Aviv
Halsema attribue ces violences à un "cocktail toxique d'antisémitisme, de hooliganisme et de colère liée à la guerre en Palestine et en Israël, ainsi que dans d'autres pays du Moyen-Orient"
Dans une lettre détaillée de douze pages adressée au conseil municipal d'Amsterdam, la maire Femke Halsema a dressé un bilan des graves incidents qui ont secoué la ville jeudi soir après le match entre l'Ajax et le Maccabi Tel Aviv. "Notre ville a été touchée en plein cœur", déclare-t-elle.
Après minuit, alors que le match à l'Arena était terminé, un climat de violence s'est installé dans le centre-ville d'Amsterdam. Des groupes de fauteurs de troubles, opérant en petites unités mobiles à pied, en trottinette ou en voiture, ont mené des attaques éclair ciblées contre les supporters israéliens avant de disparaître rapidement. Malgré les patrouilles de police et leurs interventions lors de menaces manifestes, ces groupes d'agresseurs ont réussi à perpétrer plusieurs agressions violentes, causant des blessures parmi les supporters du Maccabi. La police a particulièrement peiné à gérer ces foyers de violence spontanés. Face à cette situation, les forces de l'ordre ont modifié leur stratégie. Des groupes épars de supporters du Maccabi ont été rassemblés place Dam et sur le Rokin sous protection policière. Des bus ont été mobilisés pour les ramener en sécurité à leurs hôtels, tandis que d'autres groupes ont été escortés à pied par la police. Vers 1h30 du matin, bien que le nombre d'incidents dans les rues ait diminué, Halsema rapporte qu'une "grande peur régnait parmi les supporters israéliens dans leurs hôtels". La police a reçu plusieurs signalements de présences menaçantes devant les établissements, mais les vérifications sur place n'ont révélé que peu ou pas d'individus suspects.
L'ambassadeur d'Israël a contacté la maire à deux reprises, à 1h30 puis à 2h45, exprimant l'indignation de son pays face aux événements et évoquant une possible visite de membres du gouvernement israélien. Suite à ces échanges, la maire a tenté de joindre le Premier ministre Dick Schoof, alors à Budapest, qui n'a finalement pu être informé que lors d'un appel à 7h00 du matin. Le bilan a fait état de cinq personnes soignées puis libérées de l'hôpital, tandis que 20 à 30 supporters israéliens légèrement blessés ont été pris en charge par la communauté juive. Sur les 62 personnes arrêtées avant, pendant et après le match, dix étaient de nationalité israélienne, toutes depuis relâchées. De nouvelles arrestations ont eu lieu hier aux Pays-Bas, et d'autres sont prévues. La police prévoit de diffuser des photos floutées des suspects, qui pourraient être publiées sans floutage si ces derniers ne se rendent pas. Halsema attribue ces violences à un "cocktail toxique d'antisémitisme, de hooliganisme et de colère liée à la guerre en Palestine et en Israël, ainsi que dans d'autres pays du Moyen-Orient". Elle précise que l'annulation du match avait été envisagée jeudi matin, mais cette option avait été écartée par crainte que la situation ne devienne "ingérable" avec la présence déjà importante de supporters israéliens dans la ville.