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Corée du Sud : le président face à des appels à la démission après une tentative avortée d'instaurer la loi martiale
Le président avait justifié l'instauration de la loi martiale par la nécessité de "protéger la Corée du Sud" et de lutter contre des forces qui, selon lui, sapaient le pays
Le Parti démocrate, principale force d'opposition au parlement sud-coréen, a exigé la démission immédiate du président Yoon Seok-yeol, menaçant d'engager une procédure de destitution pour "insurrection" en cas de refus. Cette demande fait suite à la tentative du président d'instaurer la loi martiale dans le pays, une décision qualifiée de "violation flagrante de la constitution" par l'opposition.
Le chef de l'Etat a défendu sa décision en affirmant qu'elle s'inscrivait dans le cadre de la constitution, et que "l'annonce du régime militaire serait programmée à un moment qui minimiserait les dommages possibles à l'économie coréenne ou à la vie humaine".
La crise a pris une tournure dramatique lorsque l'armée a brièvement investi le Parlement après la déclaration de la loi martiale, provoquant des dégâts matériels et des affrontements avec les manifestants. Les parlementaires présents ont tenté de barricader l'entrée avec du mobilier.
Dans un revirement spectaculaire, même le parti au pouvoir, le Pouvoir populaire, s'est désolidarisé du président. Son chef a réclamé des explications et la démission du cabinet. Le bureau présidentiel a confirmé la démission collective des principaux conseillers et secrétaires de Yoon, tandis que les ministres envisageraient également un départ groupé.
La communauté internationale a rapidement réagi : les États-Unis ont reporté leurs négociations sur la dissuasion nucléaire avec Séoul, et plusieurs pays, dont le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Japon, ont exprimé leur inquiétude, appelant au respect de l'État de droit.
Le président Yoon avait justifié l'instauration de la loi martiale par la nécessité de "protéger la Corée du Sud" et de lutter contre des forces qui, selon lui, sapaient le pays et soutenaient la Corée du Nord. Cependant, face à un vote unanime du Parlement contre cette mesure, il a dû reculer et abroger le régime militaire quelques heures seulement après son instauration.
Cette crise politique survient dans un contexte de forte impopularité du président Yoon, au pouvoir depuis 2022 et dont le taux d'approbation stagne à environ 25%.