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Un Syrien, membre présumé du Hezbollah, jugé pour crime contre l'humanité en Allemagne
Les procureurs allèguent également qu'Ammar A. aurait été impliqué dans la capture et la maltraitance de résidents sunnites entre 2012 et 2014
Le tribunal de Stuttgart a ouvert mardi le procès d'un Syrien de 32 ans, connu sous le nom d'Ammar A., accusé de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Ce procès, qui devrait se poursuivre jusqu'en février, marque une nouvelle étape dans la poursuite des atrocités commises pendant le conflit syrien.
Selon le parquet général allemand, l'accusé aurait dirigé une milice chiite alliée au Hezbollah libanais, soutenant le régime de Bachar al-Assad. Les faits qui lui sont reprochés remontent à 2012, dans la ville de Bosra al-Sham, au sud de la Syrie. Il est notamment mis en cause pour sa participation à des attaques contre des civils sunnites, incluant un assaut meurtrier sur une résidence privée. Les procureurs allèguent également qu'Ammar A. aurait été impliqué dans la capture et la maltraitance de résidents sunnites entre 2012 et 2014, avant de les livrer aux services de renseignement syriens, connus pour leurs pratiques de torture.
Ce procès s'inscrit dans une série d'actions judiciaires menées en Allemagne et dans d'autres pays européens, fondées sur le principe de compétence universelle. Cette doctrine juridique permet de poursuivre les auteurs de crimes graves indépendamment du lieu où ils ont été commis. Le conflit syrien, qui a débuté en 2011 suite à la répression de manifestations pacifiques, a engendré une catastrophe humanitaire d'une ampleur considérable. Le bilan est lourd : plus de 500 000 morts, des millions de déplacés, et un pays dévasté. L'Allemagne, qui a accueilli un nombre important de réfugiés syriens lors de la crise migratoire de 2015-2016, se positionne en première ligne dans la quête de justice pour les victimes du conflit syrien. Des procédures similaires ont également été engagées en France et en Suède, témoignant d'une volonté européenne de lutter contre l'impunité des crimes de guerre.