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Des milliers de pèlerins juifs affluent en Ukraine pour le Nouvel An, malgré la guerre et les tensions régionales
Selon les autorités ukrainiennes, pas moins de 35 000 fidèles ont fait le voyage pour se recueillir sur la tombe du Rabbi Nachman
Malgré la guerre qui fait rage en Ukraine et les tensions croissantes au Moyen-Orient, la ville d'Ouman, située à 200 kilomètres au sud de Kiev, accueille cette année encore des milliers de pèlerins juifs venus célébrer Rosh Hashana, le Nouvel An juif.
Selon les autorités ukrainiennes, pas moins de 35 000 fidèles ont fait le voyage pour se recueillir sur la tombe du Rabbi Nachman, arrière-petit-fils du fondateur du mouvement hassidique. Ce chiffre, comparable à celui des années précédentes, témoigne de la détermination des pèlerins face aux risques sécuritaires.
Le rabbin Moshe Reuven Azman, figure importante de la communauté juive ukrainienne, avait pourtant exhorté les fidèles à ne pas se rendre en Ukraine cette année. "Ma principale préoccupation est la vie des gens", a-t-il déclaré, soulignant les dangers liés au conflit en cours. En effet, l'armée russe poursuit ses frappes de drones et de missiles sur l'ensemble du territoire ukrainien, tandis que les combats font rage sur un front de plus de 1 000 kilomètres. Depuis le début de l'année, les forces russes ont réussi à s'emparer de plusieurs milliers de kilomètres carrés de territoire ukrainien, notamment la ville de Vuhledar. Malgré ces circonstances, de nombreux pèlerins comme Nachman Shitrit, 18 ans, venu de Haïfa en Israël, restent déterminés. "La guerre ici ne m'a pas effrayé. Il y a aussi la guerre là d'où je viens", a-t-il confié.
Le pèlerinage de cette année se déroule dans un contexte particulièrement tendu au Moyen-Orient. Israël est actuellement engagé sur plusieurs fronts, notamment à Gaza, au Liban, et fait face à des attaques de l'Iran. Ces hostilités ont compliqué le voyage de certains pèlerins, avec plus de 14 000 personnes n'ayant pas pu se rendre à Ouman, en partie à cause de l'attaque iranienne sur Israël mardi dernier. Les défis logistiques sont également considérables. L'espace aérien ukrainien étant fermé depuis février 2022, les visiteurs doivent emprunter des itinéraires terrestres via d'autres pays européens. Meir Shpanier, 23 ans, venu de Tel-Aviv, a dû passer par la Hongrie et effectuer un trajet de 22 heures en voiture pour atteindre Ouman. Malgré ces obstacles, l'atmosphère à Ouman reste empreinte de ferveur religieuse. Les rues de la ville résonnent de chants de prière et du son du shofar, la corne de bélier traditionnelle. Pour beaucoup de pèlerins, comme Shpanier, ces difficultés renforcent la signification spirituelle de leur voyage : "Parce que j'ai dû travailler dur pour arriver ici, cela signifie plus pour moi maintenant. Je pense que nous sommes tous bénis d'être ici."