La directrice exécutive d'Amnesty Israel dénonce le rapport accusant le pays d'apartheid
Elle qualifie le rapport et ses accusations de "coup de poing dans le ventre"
La directrice exécutive d'Amnesty International Israël a vivement critiqué l'organisation mère pour son rapport publié en début du mois, accusant Israël de pratiquer l'apartheid contre les Palestiniens.
Ella a notamment affirmé que ce document n'aidait en rien à améliorer la situation sur le terrain, et qu’il pourrait même aggraver les choses.
Dans une interview donnée au site jumeau en hébreu du Times of Israel, Molly Maleker décrit l'accusation selon laquelle Israël se livre à l'apartheid, ainsi que d'autres éléments du rapport d'Amnesty, comme un "coup de poing dans le ventre", et dit comprendre la colère que ce rapport a suscité en Israël.
Le rapport d'Amnesty, publié le 1er février lors d'une conférence de presse à Jérusalem, indique qu'Israël applique une forme d'"apartheid" contre les Palestiniens en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, mais aussi contre les Arabes israéliens.
Dans ses critiques, Molly Malekar souligne que le document "utilise des traits larges pour peindre l'ensemble du pays d'une seule couleur plutôt que d'entrer dans les détails sur ce qui doit changer et ce qui est fait correctement".
En conséquence, dit-elle, le rapport dénigre le travail des militants humanitaires dans le pays qui mérite d'être reconnu et empêche le dialogue.
Molly Maleker a également critiqué la position d'Amnesty concernant les Arabes israéliens.
"Ils sont dépeints comme des victimes perpétuelles et passives de l'apartheid, dépourvus de tout droit", dénonce-t-elle. "Amnesty les transforme en victimes, en objets. Ce n'est ni vrai, ni utile".
"Il existe certes une forme de discrimination à l’égard des citoyens arabes, mais ils ont des droits, et certains occupent des postes clés. Ils ont également un poids politique, et cela devrait être reconnu, apprécié et encouragé", a-t-elle poursuivi.
La directrice exécutive rejette toutefois l'idée d'un biais d'Amnesty contre Israël, notant que le groupe a publié des centaines de rapports sur les violations des droits de l'homme dans les pays arabes, y compris dans les territoires revendiqués par les Palestiniens pour un futur État.
Si elle réfute aussi les allégations selon lesquelles Amnesty est antisémite, elle indique qu'elle regrette le manque d'action de l'organisation face à l'antisémitisme, affirmant qu'elle ne fait pas assez pour le combattre.
"Amnesty est censée lutter contre l'antisémitisme. C'est le cas, mais pas assez, et parfois j'ai l'impression qu'il faut la forcer à agir sur la question" a-t-elle ajouté.